Histoire.

L'histoire de Kann a commencé il y a fort longtemps sur la terre des hommes, sur un territoire dénommé à l'époque, Armorica. C'était jadis un lieu magnifique que l'on pourrait qualifier de béni des dieux. Il y avait alors peu de différences entre le séjour des hommes et celui des dieux celtes et ces derniers aimaient à arpenter ces contrées encore sauvages qui leur rappelait tant la divine Emain Ablach, Avalon.

En ces temps forts reculés, Dagda en personne visitait les hommes, il se plaisait parmi eux et s'amusait de leurs travers, de leurs erreurs de jeunesse. Son grand appétit sexuel l'amenait bien souvent à rencontrer et courtiser de belles jeunes femmes. Il en est une qu'il aima particulièrement pour sa grande beauté, ainsi que sa générosité. Il l'aimait, à sa façon et tenait à elle, ainsi, il la revoyait le plus souvent possible partageant avec elle des ébats passionnés. La mortelle lui donna un fils. Le dieu, en était fier, et ému. Mais Dagda savait aussi se montrer insouciant, et, baissant sa garde, la terrible Morrigan vint à apprendre l’infidélité de son compagnon. Elle prit la vie de la jeune femme, mais n'eut pas le temps de trouver le bébé. Le dieu-druide se précipita pour voler au secours de sa progéniture et la soustraire à la vue et à la vindicte de sa bien-aimée.

Guidé par sa connaissance des choses, il parcourut Armorica déguisé en humain. Il se présenta à un jeune homme, un bébé dans les bras et lui dévoila sa véritable identité. Il lui demanda de prendre soin de l'enfant et de ne jamais parler à personne de sa visite. Puis il disparut aussitôt. Le nom de ce jeune homme, plus personne ne s'en souvient. Il avait perdu ses parents et subsistait tant bien que mal en gardant des troupeaux. Il était encore bien jeune et sortait tout juste de l'adolescence, mais c'était quelqu'un de généreux, d'humble et de juste. Les autres se le représentaient, à tort, comme un simple d'esprit. Seulement, personne n'avait jamais pris soin de l'aimer, de s'occuper de lui, et de l'instruire. Il prit très à cœur la mission qui lui avait été confiée par le dieu. Tout l'amour qu'il n'avait jamais reçu, il le donnerai à cet enfant. Il s'enfonça un peu plus loin dans les terres, quitta son petit village natal, cela afin de brouiller les pistes. Il l'aima l'enfant, le protégea et fit en sorte, aidé en sous-main par le Dagda, qu'il reçoive une éducation digne des plus grands auprès de druides émérites. Il lui enseigna des valeurs de générosité, de courage et le vit devenir un homme digne de ce nom avec bonheur tandis que lui, déclinait dans l'âge. Le fils de Dagda eut un grand destin, son rôle fut prépondérant pour tous les siens et il fit la fierté de son père adoptif. Il connu pourtant un destin tragique dans les geôles de l'Empire, mais il devait en être ainsi afin que son esprit de sacrifice marque les siens à jamais.

Le petit berger avait bien vieilli et se trouvait, à présent aux portes de la mort, alité. C'est alors qu'il reçut, au crépuscule de sa vie, la visite de Dagda. Il fondit en larmes en le revoyant.


Pardonne-moi, seigneur. Je n'ai pas su m'occuper de ton fils comme tu me l'as demandé, je n'ai pas su le préserver de la mort... Tout est de ma faute.


Le dieu-druide posa une main sur son front, le visage emprunt d'une expression d'une extrême bienveillance.

Au contraire, mortel, son existence fut courte, mais elle fut exemplaire pour tous les tiens. Je t'ai surveillé tout ce temps là. Je sais que tu as fait de ton mieux, que tu as aimé mon fils comme ton propre fils et je sais aussi combien tu souffres de sa disparition... Il ne faut pas, crois-moi.


Dagda marqua une pause. Il semblait contrarié par quelque chose.


Tu vas bientôt mourir, humain, mais je peux empêcher cela. Pour tout ce que tu as fait, pour avoir consacré ton existence à la mission que je t'ai confié, je peux empêcher la Mort de t'atteindre, j'en ai le pouvoir.


Le dieu prit le vieillard tremblant dans ses bras et le transporta en Avalon, devant une source d'une incroyable pureté. Il trempa ses doigts, souleva doucement la tête de son serviteur, puis traça un symbole sur son front. Les larmes du dieu se mêlèrent à l'eau de la source tandis qu'il prononçait doucement quelques paroles incompréhensibles pour le commun des mortels. Et alors que le vieil homme s’apprêtait à rejoindre le néant, il retrouva sa jeunesse en même temps qu'il acquit l'immortalité.


Tu vivras désormais parmi nous, dans le séjour des dieux, tu seras l'un de mes disciples et ce qu'un humain est apte à apprendre, je te l'enseignerai. En retour, tu continueras à me servir comme tu l'as toujours fait. Nous serons unis par un secret que seuls toi et moi partagerons à jamais.
À compter de ce jour, je te nomme Kann*, en hommage à la pureté de ton cœur, de ton âme, de tes sentiments, et en souvenir de cette source dont tu tires ton immortalité.


C'est ainsi que Kann devint l'un des proches disciples du Dagda et qu'officiellement, il rejoignit les Ollaths.


*Blanc éclatant dans la langue celtique armoricaine.



Offrir l'immortalité à un humain n'était pas rien. Si l'être humain n'était pas immortel, il y avait une raison à cela. Une bonne raison. Dagda ne l'ignorait évidemment pas. Il ne s'agissait pas d'un caprice de sa part, mais d'un pur acte de bonté et surtout, cela partait d'une volonté de croire en l'être humain dont parfois, il se sentait proche. Cependant, on ne pouvait pas offrir l'immortalité à un humain et en rester là. Si celui-ci survivait, c'était courir le risque de le voir revenir, 50, 100, 150 ans plus tard avec la certitude d'être un dieu...

On ne pouvait apprendre la magie à un humain. L'être humain n'avait aucun lien avec la magie. À cela, il y avait une bonne raison. Il n'y avait aucune magie dans l'homme, il n'avait par conséquent aucune affinité avec elle. Il lui était pratiquement impossible d'apprendre le langage magique. Et quand bien même. Pour lancer des sorts et pratiquer la magie, il fallait que la magie coule dans ses veines, fasse partie de lui. Voilà pourquoi un humain ne serait jamais un mage. Aucun être humain ne serait jamais un mage, parce que de toutes les races existantes, la race humaine, était la plus immature, la plus destructrice, et la plus irresponsable. Offrir la magie à un humain, c'était courir le risque de le voir revenir dans 50, 100, 150 ans avec la certitude d'être l'égal d'un dieu...

Tout cela pourrait prêter à rire, tant cette éventualité paraissait, sinon impossible, du moins hautement fantaisiste. Pourtant, c'est ce que fit le dieu-druide avec Kann. Il lui offrit l'immortalité, et quitte à lui offrir l'immortalité, autant qu'il en ait l'utilité. Autant le tenir occupé. Autant lui enseigner la magie. Mais comment éviter les écueils de la nature humaine ? Comment transformer une tentative vouée à l'échec en succès ? Premièrement, Dagda confia son protégé à un disciple de confiance. Afin de cultiver l'humilité, Kann devint son esclave. Immortel, oui, mais esclave, pour un temps donné qu'il n'appartenait pas à l'humain de connaître. La magie ? Kaan n'aurait jamais une affinité naturelle avec elle. Elle était en lui, oui, grâce au don d'immortalité reçu. Mais il resterait humain face à elle. Comment dès lors ne pas l’écœurer ? Il lui appartiendrait de cultiver le goût de l'effort. Il ne serait pas, ne serait jamais un mage comme les autres. Il pouvait comprendre la magie, mais il devait la travailler, inlassablement. Ce qu'un autre, pouvait accomplir avec une relative aisance, Kaan devrait se battre, travailler pour l'obtenir. Mais, plus il se montrerait déterminé, plus il serait récompensé de son labeur. Comme un érudit engrange le savoir, il lui appartiendrait d'engranger le savoir magique. L'apprentissage serait certes différent d'un autre mage, mais au final, le résultat serait identique.

Dagda se garda bien de spécifier qu'un désintérêt pour la magie entraînerait une perte progressive de l'immortalité et, à plus ou moins long terme, la mort. Dans sa grande sagesse, le Sidh avait pensé à tout et tout était entremêlé : vie, magie, destin, savoir, sagesse, persévérance... Certains diront que c'est un jeu cruel, d'autres, une opportunité à nulle autre pareille...


Pendant très longtemps, et à son grand regret, les préoccupations de Kann étaient toutes autres que celles des habitants d'Emain Ablach. Tenu à l'écart d'un conflit qui le dépassait dans sa démesure, il tentait de progresser dans l'art difficile de la magie. Il n'osait même pas songer à être bon, tout simplement, comprendre. Ce n'était pas faute de temps, pas faute d'aide, pas faute d'essayer. Simplement, il y a des choses pour lesquelles on est fait, et d'autre pas. Et Kann n'étais visiblement pas fait pour ça. À l'extérieur, les choses allaient de mal en pis. Le dieu unique, glouton, après s'être repu du panthéon égyptien, venait de recevoir en offrande le panthéon gréco-romain et Dana entrevoyait à présent clairement que son peuple serait le prochain à faire les frais de ses visées hégémoniques.

Au désespoir, Kann pria Dagda de lui restituer sa liberté afin qu'il puisse offrir sa vie aux Sidhs en tant que guerrier. Le dieu accéda à sa requête avec une lueur étrange dans les yeux. C'est accompagné des terribles Hell's Angels de Morrigan, qu'il fit une incursion dans le monde qui l'avait vu naître. Sur le front de Britagnae, les chrétiens, armés de la Vérité de leur dieu unique, progressaient inexorablement. C'est fort logiquement que le mage fut grièvement blessé sur le champ de bataille. Piètre mage, pas davantage bon guerrier. Il ne dut son salut qu'à l'intervention et à la protection des Thuathas de la mort. Kann en réchappa de peu, et surtout, il comprit dans sa chair qu'immortalité ne signifiait pas invincibilité. En effet, il fut rapatrié sur Emain Ablach plus mort que vif...

Loin de l'ardeur des combats, la convalescence fut longue et pénible. La rage le disputait à l'impuissance dans son cœur. Désormais libre, et reconnu comme tel, Kann entreprit un voyage initiatique, là où tout avait commencé pour lui, à la source sacrée qui lui avait conféré son immortalité. Loin de tout et de tous, plutôt que de sombrer dans la dépression, il entreprit de se replonger dans l'exercice de la magie avec une volonté décuplée. Cette solitude lui faisait du bien, la proximité de cette source aussi. Il contemplait chaque jour la nature luxuriante de cette île immense. Il s'était toujours sentit bien auprès d'elle.  Malgré la volonté et la détermination, rien n'y faisait... Pas plus que la guérison qui aurait dû faciliter le processus magique. Comme autrefois, Kann se heurtait à l'exaspérante impossibilité d'éveiller son pouvoir. Eithaine, fut attirée par ces variations infimes, mais inhabituelles dans la magie environnante, elle vit la détermination de l'humain, mais aussi le désespoir que lui causait tant d'échecs. Dans le plus grand secret, elle décida d'intervenir. Plongeant Kann dans un sommeil mystique, elle se coupa la paume de la main et fit couler quelques gouttes de son sang dans sa bouche. Ainsi, par compassion, non seulement elle avait offert à l'humain le don exceptionnel de la magie, mais elle lui avait également sauvé la vie. Cependant, ce cadeau divin eut deux effets inattendus. Kann, investi d'une infime partie des pouvoirs des Brode-saisons, se tourna vers la magie végétale, ce qui lui permit de faire pousser et croître des plantes géantes capables de l'aider au combat. Mais ce ne fut pas tout, le sang d'Eithaine eut une conséquence imprévue sur le métabolisme à la fois humain, immortel, et désormais magique de Kann, cela le rendit définitivement amoureux de la déesse. Si le mage fut troublé par sa soudaine réussite dans le domaine mystique, il n'en fut pas moins étonné de l'émoi que suscitait chez lui les apparitions d'Eithaine...

Pour la première fois, il put enfin ressentir l'énergie magique parcourir son corps, s'unir à elle et agir grâce à elle sur le monde physique. C'est sans doute aussi ce jour là qu'il accéda réellement à l'immortalité offerte par le dieu-druide. Jusqu'alors, et sans qu'il en eut réellement conscience, Kann n'avait été qu'un mort en sursis dans un monde où tout était trop grand pour lui...



Kann n'eut que peu d'occasions de sortir se mesurer aux armées de l'Unique. Il avait fait bien des progrès, mais cela avait demandé du temps, beaucoup de temps. La magie sur laquelle il s'était focalisée réclamait elle aussi un investissement plus important. On ne commandait pas à la nature comme on faisait jaillir une boule de feu de ses mains. De plus, les tenants de la tradition orale avaient d'autres soucis que de s'occuper à parfaire l'éducation de l'Armoricain. Mais la confrontation brutale avec les chrétiens était bénéfique d'un point de vue strictement pratique. Il était enivrant de faire jaillir du sol des lianes géantes capables de stopper la progression des troupes adverses, de les étrangler ou encore de les démembrer. Des murs de ronces compactes permettaient aussi de couvrir une retraite si nécessaire.
Kann était un bon mage. Pas un mage exceptionnel, mais un bon mage tout de même, habité par la volonté de bien faire et de toujours apprendre. Cela était l'essentiel pour un mystique. La grande catastrophe qui vit le retrait d'Emain Ablach du monde des humains fut une aubaine pour le jeune homme. Si l'on fait abstraction du fait que son dieu, éprouvé par le chagrin d'être séparé de sa bien aimée finit par s'enfermer dans un cristal, les Ollaths prirent enfin le temps de former leur mage. Des siècles et des siècles à recueillir le savoir, à parfaire ses techniques, à peaufiner sa voie, celle de Maître Chimériste.
Mais quelle déception d'apprendre que pour rencontrer sa créature, il fallait parcourir le monde des hommes, et que dans l'immédiat, cela était impossible. Dans l'immédiat, ou dans quelques siècles... Dans ces conditions, la vocation de Maître Invocateur n'était pas la plus prisée. Et pourtant, appeler une créature mythique requérait un talent certain et un savoir faire dont peu de mages pouvaient se prévaloir. Dans cette nouvelle épreuve, le temps était un allié pour Kann et au soir du 21 décembre 2012, l'immortel se fit un devoir de parcourir le Monde à la recherche de sa créature.



L'Apocalypse, la destruction du monde, n'a pas eu lieu, mais pour quelqu'un qui n'a pas revu la terre des hommes depuis près de 1600 ans, c'était tout comme. Au dehors, tout n'était que béton, laideur, destruction de la nature, folie humaine, perversion. Plus de magie, plus de beauté, plus de fantaisie, plus d'espoir, seulement la science, le terre à terre, le pragmatisme, l'économie de marché, le profit, le fric, le trivial, le sexe, la dépravation, la peur, le cynisme érigé en maître et le désespoir à tous les étages. Kann dut se faire violence pour progresser dans le monde des humains, race à laquelle il ne se sentait plus appartenir. Mais il avait une mission à accomplir. Notre homme a erré sur la Terre pendant plus de trois ans, ne sachant où ses pas le mèneraient, mais se fiant toujours au pouvoir de la magie, celle-là même qui, autrefois, avait guidé le Dagda jusqu'à lui.

Kann parvint finalement dans un pays aux étranges coutumes, que l'on nommait Iran. Fuyant les grandes villes, il traversa le pays et entendit parler d'une secte très ancienne, laquelle serait détentrice d'une grande tradition magique. Tout cela était-il vrai, ou bien n'était-ce qu'affabulations ? La piste remontait jusqu'en Inde, à la frontière pakistanaise, en un lieu nommé Rajasthan. Là-bas, à l'écart de la civilisation, dans un temple bordant un fleuve immense, vivaient reclus des hommes et des femmes que l'on disait détenteurs d'un grand savoir mystique et maîtres d'une créature redoutable oubliée des hommes, mais encore vivante au travers de leur folklore, la manticore.  Kann se présenta devant la porte monumentale du temple, mais on refusa de le laisser entrer. Il demanda alors à parler au chef car il avait quelque chose d'important à lui dire. Un vieil homme, à la longue barbe blanche, archétype du sage oriental, sortit accompagné de quelques gardes triés sur le volet et armés de hallebardes. Kann s'avança vers lui, il dirigea la paume de sa main droite vers la terre, et une fleur magnifique en jaillit. Il la fit grandir un peu plus, jusqu'à ce qu'elle atteigne hauteur d'homme. Il n'en fallu pas plus pour qu'il se fasse accepter comme un grand sorcier...



Il y avait, au sein de ce temple immense, toute une société reconstituée, avec sa hiérarchie et ses coutumes. Kann vécut de nombreuses année parmi ces gens. Il parvint à se faire adopter. Il leur fit profiter du peu de magie curative qu'il connaissait, acceptant de se faire homme-médecine pour eux. Il leur transmit quelques secrets de la magie du dieu-druide, et en retour, ils consentirent à lui ouvrir les portes de leur propre mysticisme. Le chef de la secte et Kann se lièrent d'amitié. Il y avait de grandes différences dans leurs magies respectives, mais également, de grandes similitudes qui ne pouvaient s'expliquer que par des racines communes. Le disciple du Dagda finit par gagner le respect et la confiance de ces hommes et femmes. Ils le surnommèrent Khan, ce qui chez eux signifie à peu près « souverain » ou « roi ». Car dans le domaine de la langue, on retrouvait là aussi de nombreuses concordances, mais tout était affaire de compréhension et d'interprétation. Kann, après ces années passées auprès d'eux devint l'un des leurs au cour d'une cérémonie, et en tant que grand mystique, il eut le privilège de découvrir leur plus grand secret : l'invocation du mardikhouran, le « mangeur d'hommes », la manticore.
Le tout était consigné sur un parchemin, recopié fidèlement et avec dévotion au cours des siècles, mais il était gardé jalousement et ne devait jamais sortir d'une pièce située au cœur d'un labyrinthe souterrain. Kann eut le droit de voir ce fameux parchemin, mais pas de le consulter. Nul, à part un sorcier exceptionnel, pouvait prétendre maintenir sous sa domination un fléau tel que le « mangeur d'hommes ». Jamais cette secte, au cours des siècles n'avait brisé le tabou de l'invocation. Cela avait été fait, en d'autres temps, quand l'homme obéissait encore à de sombres dieux-démons qui se repaissaient de sacrifices humains par l'intermédiaire de leur créature infernale... La tradition orale évoquait des milliers de victimes lorsque la bête échappa à tout contrôle, quand les hommes se détournèrent des exigences de leurs divinités sanguinaires et cruelles.


Le moment était venu de passer à l'action. Kann savait désormais où se trouvait le précieux parchemin et sa longue quête dans le monde des hommes arrivait à son terme. Mais il voulait que cela se fasse sans heurt, sans victimes. Il agirait donc de nuit, de manière furtive plutôt que frontale. Il n'y avait qu'une seule entrée qui menait au labyrinthe souterrain, mais elle était bien gardée. Passé ce barrage, la voie serait libre. Ce fut un jeu d'enfant de neutraliser de simples humains à l'aide de la puissante magie végétale. Assommer, ligoter, immobiliser, rien de plus facile. Le mage d'Avalon se présenta devant le labyrinthe. Il éclata de rire. Ce serait un lierre d'une espèce un peu spéciale qui lui montrerait le chemin. Rampant dans toutes les directions, envahissant les murs, le lierre magique s’appropria l'espace jusqu'à en acquérir l'intime connaissance. Une fois cela fait, il guida son maître en serpentant devant lui. Il y avait plus radical et plus rapide pour parvenir jusqu'au trésor tant convoité, mais cela n'aurait pas manqué d'attirer l'attention...

Au moment de s'en emparer, une voix retentit derrière Kann.

J'aimerais te dissuader de commettre cette folie.

Comment as-tu su, Arjun ?

J'ai vu ton regard devant le parchemin, j'ai tout de suite compris.

J'en ai besoin. Pour aider mon peuple, pour combattre les troupes du dieu unique.

Tu n'aideras personne avec le mangeur d'hommes.

Tu ne peut pas comprendre, cela dépasse ton entendement.

Cela dépasse aussi le tien. Ceux qui ont créé ce monstre n'étaient pas bien intentionnés. Voici ce que les tenants de la tradition sont les seuls à savoir. Il existe un lien très puissant entre la créature et son invocateur. Je t'ai dit que la manticore avait été le jouet des démons dans la nuit des temps.

Où veux-tu en venir, Arjun ?

Une malédiction est liée à l'invocation, qui souillera progressivement ton âme, à chaque fois que tu l'appelleras...

Je ne crois pas à ces balivernes.

Tu devrais, Khan. Cette bête n'est pas née pour servir le bien. Ou tu en perdras le contrôle ou la malédiction des dieux-démons te pervertira. Dans les deux cas, toi et les tiens, vous en payerez le prix !

Tu mens, Arjun ! Je te croyais plus intelligent que ça ! Est-ce là tout ce que tu as trouvé pour me dissuader de... 

De trahir ? De mentir ? De voler ?

Je te rendrais ce parchemin. Je ne fais que l'emprunter.

Peu importe. Aussitôt utilisé, il est appelé à disparaître. Tout comme nous. Sans ce parchemin, nous n'aurons plus de raison d'être. Nous aurons failli à notre mission. Et la tradition nous enseigne que nous serons punis et décimés pour cela. À commencer par moi, les miens ne me le pardonneront pas...

Fais un faux.

C'est fait. Je savais que tu n'étais pas homme à renoncer, Khan. Tu te penses investi d'une grande mission, peu importe les conséquences, ça aussi, je l'ai lu en toi. Je me fiche de ce qui peut m'arriver, mais ma fille n'a pas à payer le prix de tes errements.

J'espère pour toi que je détiens le véritable parchemin.

Je ne suis pas fou. Mon devoir consiste aussi à protéger les miens.

Alors adieu, vieil homme.

Peut-être, peut-être pas.

Kann sourit.

En partant, j'aimerais que tu emportes tes plantes avec toi. Je les trouve un peu... envahissantes.

Le mage quitta les lieux sans un mot, le parchemin dissimulé dans son sac. Il ramènerait en Avalon une créature capable de la défendre et de semer la mort et la terreur dans les rangs ennemis. Qu'importaient les balivernes évoquées par le chef de la secte...

Pouvoirs

Pouvoirs Personnels et uniques:

 1 Sous pouvoir du Pouvoir Originel du Maître du Clan

Maître Invocateur : Aussi appelés Maître Chimériste, ont la capacité d’invoquer une seule créature imaginaire qu’ils connaissent des légendes ou qu’ils ont inventé par la force de leur imaginaire. Ils ne doivent jamais invoquer une bête innommable, celles considérées comme dangereuses pour Avalon, ni s’amuser à considérer un méthamorphe comme un animal. Les invocateurs pourront invoquer un seul animal et auront leurs âmes liées à celui-ci. Si l’animal meurt, une partie de l’âme de l’invocateur sera morte. Animal mythique, l’invocation sera une aide précieuse pour le disciple. En effet, certains grands animaux de légende ne pouvant être trouvé facilement, ce sera eux qui pourront fournir aux maîtres de potion, plume de Phoenix et autres caractéristiques magiques.

1 Pouvoir personnel et unique de puissance équivalente aux sous-pouvoirs

Fásra a chomhrac

Kann a hérité de la magie par la miséricorde de la déesse Eithaine, voilà pourquoi il dispose d'un pouvoir de type végétal réservé en temps normal aux Brode-saisons. Il s'est entrainé dans un but éminemment offensif. Ainsi, il peut faire surgir de la terre des plantes géantes carnivores, des lianes redoutables tel le lierre constricteur comme auxiliaires au combat. Il ne dispose pas des autres capacités accordées en temps normal par la déesse à ses Brodes-saisons, mais son affinité avec la nature reste puissante. Il ignore que la belle déesse est à l'origine de sa magie et de ce don. De bonne foi, il a renommé ce pouvoir « Fásra a chomhrac », la végétation de combat en Gaélique.

Pouvoirs Communs: (pv de base, à ne pas toucher)

Le Demi-Glamour:
Possède du Glamour: l'Aura, l'augmentation / diminution de charisme, la réserve d'énergie magique.
Ne possède pas: l'Illusion Physique visuelle et tactile.
l' Immunités aux maladies, drogues, poisons et infections naturelles ou chimiques. (ne comprends pas les maladies, drogues ou poisons magiques)..
*Longévité
 Les Mages ne vieillissent pas lorsqu'ils sont sur l'île et ont une longévité de près de 350ans lorsqu'ils vivent dans le monde humain.

J'ai beaucoup apprécié ta fiche et surtout le rite initiatique du Maitre Invocateur, je pense modifier la description de ce fait pour y incorporez une errance nécessaire pour trouver son animal lien. Tu es un élu de Dagda comme nous l'avions vu et pourtant, ta jolie bébète te rapproche de la mort, cela me plait.
Reste à voir si tu as convaincu Lugette comme tu l'appelles et mon frère adoré

Ta fiche est validée ! Nous sommes heureux de t’accueillir parmi nous et nous t’invitons à suivre ces liens pour la suite des choses. Dans la partie fiche d’évolution,tu pourras allègrement faire tes diverses demandes de liens et de rp ! Ainsi que créer ta fiche d’évolution qui correspondra alors à ton évolution RP et donc à l’histoire de ton personnage en jeu !
Le flood t’es ouvert, amuses-toi bien !